Gourmandises et billets d'humeur, à Londres ou ailleurs
28 Octobre 2008
J'aurais pu quitter les Batignolles pour m'installer à Hong Kong, Stockholm ou Buenos Aires. J'ai choisi (enfin, euh, comment dire? J'avais une très bonne raison de) plus exotique: le 7ème arrondissement de Paris. La Rive Gauche. Celle qui pense pendant que la Rive Droite dépense (mouais mouais).
Rien à voir avec mon quartier métissé, un brin populaire, gentiment canaille. J'ai troqué les kebabs pour les magasins d'antiquités, Augustine pour Kayser, le Pathé Wepler pour le Musée d'Orsay, le jardin des Batignolles pour les Tuileries. Bon, y'a pire, non?
Vu mon environnement immédiat - les magasins de vieilleries du monde entier et des voisins pas jeunes jeunes - j'ai redouté un moment la compagnie des fantômes. Or il se trouve que, professionnellement, le paranormal est devenu mon quotidien ces derniers temps, alors les fantômes et moi vivrons en totale harmonie. Et pourquoi pas en une parfaite complicité: "Non, non, c'est pas moi qui ai fini le lait, c'est Lord Mountbatten". Humm hum.
Seule constante, et pas des moindres, le marché bio. Le dimanche matin je retrouve boulevard Raspail les commerçants qui, la veille, interpellaient discrètement le chaland boulevard des Batignolles (et au même prix d'ailleurs).
Les Batignolles c'était bobo, le septième, surtout là où je vis désormais, est plus bourgeois que bohème. C'est sûr, calme, constellé ça et là de déjections canines (ne rigolez pas, c'est une vraie caractéristique des quartiers aisés où l'on peut se permettre d'avoir un chien car on a la place et les moyens, voire même où le chien fait office de signe extérieur de richesse). Dans mon nouveau quartier on croise des stars que je ne reconnais jamais, par exemple dimanche dernier j'ai failli filer 1€ à Julien Clerc. En se promenant dans les rues la nuit on distingue des intérieurs cossus, et à toute heure on rencontre des gens bien habillés, des chalalas à la mèche ravageuse, des touristes haut de gamme.
Ce qui va me manquer ce sont les commerces de quartier. A 5 minutes à pied, j'aurai à portée de main le Potager de Mireille (rien à moins de 5€ le kilo), un épicier-traiteur italien (pas encore testé), Androuet (des fromages excellents). Ah oui, il y a un Proxi, mais là, vu les prix on va dire que c'est pour les urgences.
Quoi qu'il en soit me voilà plus que jamais au centre du "centre du monde civilisé". Ce qui ne devrait pas changer ma vie outre mesure, finalement.