Gourmandises et billets d'humeur, à Londres ou ailleurs
14 Avril 2008
Je me réjouissais vendredi soir d'aller à Bastille pour la soirée Balanchine / Noureev / Forsythe; ça faisait des années que je n'avais pas vu un ballet. A 19h30 la salle n'était toujours pas pleine, et au moment du lever de rideau vers 19h35 il restait quelques places libres autour de moi.
Bizarrement, alors que le spectacle avait commencé, les ouvreuses continuaient à laisser entrer les gens, qui se placaient où ils pouvaient, sans faire d'efforts pour ne pas déranger. Ca a duré une bonne dizaine de minutes, bien plus que nécessaire pour m'énerver. Entre Balanchine et Noureev profitant d'une légère augmentation de l'éclairage, d'autres gens sont arrivés, et le bazar a de nouveau continué après le début de Raymonda. Là, dans le noir, il a fallu que je me lève, que je prenne mes affaires, que je me décale pour laisser un jeune couple bavard s'installer. Si j'avais pu je les aurais fichus dehors avec une paire de claques.
A l'entracte les retardataires ont rejoint leur vraies places et la dernière partie du spectacle s'est déroulée normalement. Enfin! Et tant mieux car Artifact Suite de Forsythe est un joli bijou moderne, déconcertant et entêtant.
L'impression de facilité qui émane des danseurs de l'Opéra de Paris est bluffante. La scène semble être un appui éphémère que les chaussons frôlent avant un nouvel envol. Bras et jambes infinis, gestes d'une précision millimétriques, les muscles contractés, puissante expressivité... C'est beau!
J'avais oublié ces corps tendus à l'extrème, au bord de la rupture, ces corps efficaces transformés par des années de travail répétitif.
C'est drôle, au début du spectacle, le chant m'a manqué: l'absence de paroles m'a semblé une imperfection. Je préfère donc l'opéra! (Où le public est aussi plus discipliné et respectueux des autres spectateurs et des artistes...).