Moi qui pensais savoir pour qui j'allais voter aux prochaines élections, je pense que je devrai finalement me faire violence pour me déplacer et mettre un bulletin - ou rien - dans l'urne.
Deux événements récents de l'actualité prouvent encore que la France va droit dans le mur et que ça ne va pas s'arranger, peu importent Nicolas ou Ségolène.
Je commence avec celui qui me tient le plus "à coeur", le cas Airbus. Vous le savez, chers lecteurs, j'ai travaillé chez Airbus, à Toulouse. J'étais employée par le Saint des Saints, Central Entity, le siège social de l'entreprise. Détachée au contrôle de gestion des systèmes de l'A380 chez Airbus France (Aérospatiale comme disent les nombreux nostalgiques), j'ai rapidement diagnostiqué l'
inexistence inefficacité du contrôle des coûts et des plannings. Sur un projet d'une telle envergure et dont l'importance stratégique (c'est à dire aussi financière) pour le groupe EADS et l'Europe était évidente, les dérives sautaient aux yeux. Les équipes passaient leur temps en réunions dont n'émanaient aucune décision (alors que le retard était déjà avéré, et nous étions à l'hiver 2004-2005...), les horaires de travail des opérationnels étaient limités car il ne fallait pas trop les stresser. Moi j'avais le privilège de rester tard en réunion avec les "décisionnaires", ce qui me faisait bouillir.
De temps en temps je passais au bureau d'étude où je voyais des dizaines de personnes payées pour travailler sur des projets délirants, ou bien au "service client" où errait le metteur-d'ambiance-arroseur-de-plantes. Les propositions que je faisais pour améliorer le suivi et l'efficacité ne retenant l'attention de personne, j'ai demandé à être mutée sur un autre poste. J'ai ainsi passé quelques mois payée à ne rien faire (ça doit faire partie du bizutage), je vous passe les détails du poste qui existe puis n'existe plus mais on ne vous propose rien d'autre pour autant.
Bref, j'ai fini par démissionner car à 25 ans je n'avais pas envie de végéter en attendant la retraite. Juste avant j'étais allée voir le Directeur du Contrôle de Gestion de tout Airbus. Il a conforté ma décision quand il m'a déclaré qu'Airbus n'avait rien à apprendre de moi, qu'il fallait devenir un bon petit soldat, que tout allait bien dans le meilleur du monde et que je n'avais qu'à profiter du CE. Je me demande s'il est encore à son poste...
Cette expérience me fait bondir quand je lis dans la presse qu'il faut "renationaliser", empêcher les licenciements, subventionner...
Vive l'Etat, l'Etat au secours de tous et tout!
Vive les syndicats et le nivellement par le bas!
Qui aura le courage de reconnaitre qu'Airbus payait des gens à se tourner les pouces (grâce aux aides européennes et nationales = nos impôts) devenant une entreprise contre-productive, anti-compétitive!
Nous sommes dans une économie mondiale, c'est un fait, si la France veut continuer à exister il faut faire des choix, certes difficiles mais attendre ne fera qu'agraver la situation et rendre les solutions encore plus drastiques. Il est normal de transférer du travail ailleurs s'il coûte moins cher pour la même prestation! Tout le monde trouve normal d'acheter ses Barilla chez X si elles sont moins cher que chez Y, non? Car Airbus est un seulement un exemple, non une exception...
Je trouve cela scandaleux, en France on survit grâce à l'Etat et c'est ce qui nous ruinera.
La deuxième aberration française, c'est la loi sur le "droit au logement opposable". J'en parlerai une autre fois, trop de révolte ça fatigue...