La semaine dernière j'ai regardé des passages de l'excellente émission le "
Forum des européens" d'Arte dont le thème était: "Vieux, riches et égoïstes". On y répétait que pour la première fois en France (en Europe?), une génération (mes copines et moi) sera plus pauvre que ses parents.
Mais qui sont nos parents? Ce sont à peu d'années près des soixantehuitards, ils avaient des cheveux longs et des idées (...): "À bas la société spectaculaire marchande", "Le patron a besoin de toi, tu n'as pas besoin de lui", "Il est interdit d'interdire" etc. Dans un contexte de croissance économique, de progrès médical et scientifique et de début d'internationalisation, ils remettent en cause le pouvoir en place et les archaïsmes sociaux. Ils revendiquent un monde "meilleur", prennent conscience des impacts environnementaux et socio-culturels des activités humaines.
Que reste-t-il de Mai 68? Une France malade*. Sur le plan environnemental, peu de choses ont changé quand on pense aux marées noires, aux émissions atmosphériques: les coupables restent impunis. Les révoltes de Mai 68 ont engendré des monstres capitalisme tout puissants qui bâtissent des fortunes grâce aux gouvernements et à l'argent du contribuable. La liberté proclamée en Mai 68 précède l'aliénation au toujours plus de la société de consommation et l'égoïsme: après moi le déluge. Merci les vieux!
La France est devenue une créature dont les deux hémisphères cérébraux n'arrivent plus à réfléchir ensemble pour avancer. D'un côté la France adoratrice de la fonction publique, les retraités privilégiés et tous ceux qui s'accrochent à leurs avantages: la France conservatrice (je dirais même rétrograde). On y trouve des jeunes et des vieux. Je peux comprendre que les personnes d'un certains âge aient peur du progrès, mais j'ai souvent écrit ici que les jeunes de cette catégorie m'horrifiaient. Ce sont les jeunes vieux.
L'autre hémisphère ce sont les entrepreneurs, des étudiants, les jeunes "travailleurs", les lucides à mon avis. Ils ont souvent étudié ou travaillé à l'étranger ce qui leur permet d'être conscients des avantages immenses dont bénéficient les français sur le plan socio-économique. Pour ces raisons ils savent que le système actuel ne peut se maintenir. Alors certains partent. J'ai un ami qui vit à l'étranger et garde en permanence dans son portefeuille un graphique datant de 1992 montrant l'évolution du pouvoir d'achat par génération. Pas besoin de long discours: rester en France c'est devenir pauvre...
Ce qui me sidère c'est comment et pourquoi une partie des français (la majorité) tolère que l'autre partie (Dieu merci, une minorité) soit aussi privilégiée sans se révolter. Pourquoi tous les ans acceptons nous de subir les grèves de la SNCF? Au nom de quoi des personnes peuvent elles refuser un changement quand celui-ci est non seulement une évolution logique mais en plus nécessaire? Pourquoi ce refus systématique de s'adapter à la société, à la modernité? Pourquoi acceptons nous de financer le train de vie fastueux de nos élus?
Les français ne s'aiment pas. Ils estiment ne pas valoir mieux que ce qu'on leur propose. Mais c'est faux! La plupart des syndicats sous prétexte de défendre nos intérêts sont en train de signer la mort de notre pays. Oui il faut flexibiliser le marché du travail en France, oui à l'Europe et au monde, non, on ne doit pas payer des gens à se tourner les pouces surtout quand c'est avec l'argent public. Investissons sur la Recherche, sur l'Education, c'est ce qui détermine notre avenir. Rendons les gens responsables:
rien ne doit être acquis, rien n'est dû. Continuer comme cela c'est aller droit dans le mur.
Et si je m'engageais en politique? En plus ça diminuerait la moyenne d'âge!
Mon programme pour 2012 est simple:
- interdire les syndicats pendant 10 ans (= mes 2 mandats)
- supprimer le droit de grève dans les services publics pendant 10 ans sauf dérogation accordée par moi
- les contestataires seront envoyés travailler à la chaîne une semaine ou dans un service hospitalier, histoire de leur remettre les idées en place sur la valeur du travail
- revoir les frais de fonctionnement de nos institutions sur le modèle suédois (tickets resto pour tout le monde!)
- augmenter la participation forfaitaire de la sécu à 5€ (et notre système restera encore très avantageux)
- minimum un dessert au chocolat sur les menus des restaurants
- rétablir les "maisons de correction": pour les petits malins du genre de celui qui a volé la roue de mon vélo et les autres
- supprimer les systèmes de retraite scandaleux, du genre Banque de France
- accompagner les arrêts maladie pour baisse de forme d'un bon de -50% dans le magasin de son choix (limite = 200€ d'achats)
- et plein d'autres choses encore
Votez pour moi!
* à propos de la France malade, j'aime bien rapprocher le "il est interdit d'interdire" de l'interdiction de fumer dans les lieux publics... Vivement mai 2012!