Gourmandises et billets d'humeur, à Londres ou ailleurs
1 Septembre 2008
Grrrrrr... Maintenant que nous sommes rentrés en un seul morceau et avec la valise, je peux enfin écrire cet article que je n'osais pas rédiger par superstition…
Pour aller au Liban, C et moi avions acheté des billets Alitalia. C'est un peu de ma faute, j'avais un seuil psychologique de 1000€ qui éliminait Air France des choix possibles. Vendredi 15 aout vers 7h nous décollons donc pour Rome (dans un avion affrêté par Air France) où nous prendrons un Rome-Beyrouth.
Pendant nos quelques heures d'attente à Fiumicino, je découvre la partie internationale de l'aéroport: veillotte, mal entretenue, peu de boutiques duty-free où flâner, espace restauration à l'opposé de la délicieuse gastronomie péninsulaire… Nous avons bien fait de traîner sous zone Schengen avant de nous y rendre puis de rejoindre le hall d'embarquement.
Celui-ci, mal climatisé et un peu sale, ressemble à un hangar et c'est mal assis que nous attendons de prendre un bus qui nous amène jusqu'à l'appareil. On est bien en Italie: le chauffeur conduit d'une main, téléphone portable dans l'autre, sans respecter les signalisations.
L'avion était déjà un peu en retard et cela s'accentue car il faut maintenant débarquer les bagages d'un passager no-show. Pffff, mais ça vous arrive, vous, d'enregistrer vos bagages et de ne pas prendre l'avion??
Bref, les valises sont déchargées, l'avion recule, se dirige vers la piste puis décolle enfin. L'avion n'est pas de première jeunesse, le ménage n'a pas été fait, les sièges sont sales et déglingués, il manque les consignes de sécurité dans la majorité des pochettes et, le pire, mon hublot tombe en morceaux (photo prise en vol)!
Je repense aux articles que j'ai lus la veille sur la Repubblica décrivant les déboires d'Alitalia et évoquant le blog d'un stewart qui dépeignait des conditions de travail difficiles et l'état pitoyable de l'intérieur des appareils. Conséquence prévisible: pour la première fois de ma vie j'ai peur en avion….
Le vol se passe heureusement très bien, le plateau-repas est même copieux et après un rebond nous arrivons à Beyrouth sous les applaudissement et avec une heure de retard. Sur le coup nous appréhendons un peu le retour: l'avion avec lequel nous sommes arrivés doit repartir vers Rome une heure après son heure normale d'arrivée, donc le moindre retard se reporte sur le vol de retour…
Et en effet, deux semaines plus tard, dimanche soir, le Rome-Beyrouth ayant 1h30 de retard, nous sommes partis avec plus d'1h30 de retard aussi. Le ménage avait bien sûr été effecturé à la va-vite, au mieux avaient-ils vidé les poubelles. D'ailleurs, je n'ai testé les sanitaires ni à l'aller ni au retour, qui étaient dans un état repoussant parait-il. Alors que nous sommes inquiets pour notre correspondance pour Paris, on nous assure que l'avion nous attendra. Il n'empêche que nous avons été surclassés pour sortir plus vite, du moins c'est ce que nous croyons. En "Business" le service est à peine mieux qu'en éco, les sièges plus larges mais tout aussi détériorés.
A l'arrivée à Rome le personnel navigant ne fait aucune annonce quant aux correspondances et nous attendons 10 bonnes minutes que 2 bus viennent nous chercher. C'est la pagaille, les bus se remplissent aléatoirement et une fois l'avion vide nous partons enfin. Pourquoi avons-nous été surclassés si au final nous devons attendre avec les autres? Peut-être pour que des familles voyagent ensemble. Nous contournons l'aéroport en bus, arrivons à un terminal où nous devons faire la queue pour un contrôle d'identité.
Devant la désorganisation je m'impatiente et me glisse entre les gens pour passer le contrôle en expliquant qu'un avion nous attend. De l'autre côté 3 agents tiennent des pancartes Paris, Sao Paolo, Bologne sans savoir combien de personnes ils doivent récupérer! Là encore ma patience a des limites, je retourne au contrôle et appelle les passagers en correspondance en leur ordonant de passer devant. Les agents Alitalia et les policiers acceptent sans broncher que je fasse un peu la GO. Je répèterai donc ce manège 2 fois encore, au final nous sommes une bonne vingtaine pour Paris, une dizaine pour Sao Paolo, autant pour Bologne. En réalité la moitié au moins des passagers ne s'arrêtait pas à Rome! Et comme ils allaient sur des vols Alitalia, les correspondances sont assurées. J'imagine l'humeur de ceux qui nous attendent à bord de notre avion alors qu'ils ne faisaient que Rome-Paris...
Le périple se poursuit dans la zone de transit où nous subissons un deuxième contrôle et où un groupe de personnes en provenance de Casablanca (Encore Alitalia, encore en retard) va lui aussi rejoindre le Rome-Paris.Tout ce petit monde se retrouve par miracle à bord de l'appareil en aussi mauvais état que les précédents. A bord le personnel n'en peut visiblement plus, le service est quasi inexistant, on s'asseoit comme on peut. Nous décollons et atterrissons avec plus d'une heure de retard sans un mot d'excuse.
Je maudis Alitalia tout en m'étonnant de voir notre valise sur le tapis roulant, intacte en plus. Après ces mésaventures, le retour dans la ville des Lumières parait une promenade. Alitalia, plus jamais!
* La petite phrase de mon titre vient d'ici: http://alitaliacheapairline.blogspot.com/