10 Juin 2008
Ce qui est bien avec l'opéra c'est la surprise, c'est à chaque fois différent: l'œuvre bien sûr, mais aussi la mise en scène, l'interprêtation etc.
Cette fois-ci il s'agit en plus d'une création mondiale. Composé par Georg Friedrich Haas sur un livret de Jon Fosse d'après la première partie de son roman Melancholia, l'opéra du même nom dérange.
Melancholia c'est l'histoire - romancée - du peintre norvégien Lars Hertervig. Artiste original, héritier du Romantisme, Hertervig souffrait de maladie mentale et fut même interné quelques années ; comme Van Gogh, il ne connut jamais la gloire de son vivant.
L'opéra narre l'amour impossible d'Hertervig pour Hélène la fille de sa logeuse à Düsseldorf où il est parti étudier l'Art.
Otto Katzameier excelle dans le rôle principal, livrant une interprêtation puissante, accompagnée d'une gestuelle saccadée et d'une grande expressivité, mimant littéralement l'état d'esprit du peintre.
Côté musique, c'est du contemporain, ça m'a rappelé Wozzeck. Un orchestre réduit et des intruments inhabituels illustrent les tourments et la plainte du malheureux héros tandis que les décors eux sont très sobres: une grande toile et au final la scène s'ouvrant sur les coulisses de Garnier.
En quelques mots: un opéra idéal pour ceux qui aiment voir autre chose que les classiques.