Ca c'est une bonne journée!

(je pensais écrire cet article ce matin, mais pas le temps…)

Tout a commencé par un bon petit dej: une demi-baguette (oui, je vous rappelle que j'ai 1m80 à nourrir) grillée avec de la confiture de mirabelles faite maison et un grand verre de lait vrai. Miam. 

Je saute dans mon jeans (qui crie "résiste!"), dans mes bottes et pars au bureau. A pied. Rien à faire des grévistes! Ni des vélib invisibles... Sur le chemin je reçois un sympathique sms d'Ayrton. Merci de penser à moi, monsieur le Premier Ministre. Ah, pour un peu je serais presque contente de passer cette belle journée enfermée.

J'arrive au bureau, allume mon ordi, lance la messagerie et là que vois-je? Un mail de mon argentin muy guapo y caliente! Coooool. Je clique et là je suis au bord de l'évanouissement: il vient peut-être à Paris en janvier! Trop génial! Rien n'est sûr mais ça m'a donné la pêche toute la matinée, j'avais du mal à rester en place. 


A part ça: les 35h et RTT ont-ils été créés pour permettre à ceux qui en ont (ce n'est pas le cas de tout le monde) de mieux subir les grèves dans les transports?

Un jour il faudra que j'écrive sur pourquoi les RTT ont creusé les inégalités en France.
            

Comments

[Et']

Je suis globalement assez d'accord : on bénéficie de pas mal d'avantages, surtout pour la sécurité sociale et les soins.Et on ne peut pas nier que le réseau de transports est performant, même si en province l'interconnection des villes aurait pu être mieux pensée (merci la centralisation), et si à Paris les transports ne sont pas très faciles d'accès (pour les handicapés par exemple, c'est assez scandaleux). Par contre, en ce qui concerne les congés maternité, je ne crois pas que la France soit parmi les pays dont le taux de natalité soit le plus élevé d'Europe (dsl là j'ai pas de stats sous la main et j'ai pas le temps d'écumer les pages du Monde ^^).Enfin ceci dit Claire je t'encourage à garder ton optimisme et je te rassure, je ne suis pas particulièrement pessimiste, disons pragmatique.Sur ce, bonne journée ! (et en plus on a du soleil sans avoir à aller à Budapest !) ^^Et'PS pour Ayrton : d'ici qq mois, quand un euro vaudra 50 dollars, nous seront plus solidaires que les américains ! ^^(dsl)

[claire]

bah moi, je trouve ça dommage de toujours voir le verre à moitié vide... ça me désole.... mais tant pis, je vivrais toute seule dans mon optimiste mais je le resterais!! ça ne changera pas la réalité, c'est juste que c'est vraiment plus agréable à vivre, si si, essayez vous verrez!!le Français n'est pas que racketé... il bénéficie aussi largement d'un système de protection sociale qui le protège. S'il perd son emploi malgré ses compétences, il pourra toucher pendant 1 an à 18 mois d'un revenu l'aidant à retrouver un travail ou bénéficier d'une formation pour se réorienter. L'élève puis l'étudiant français bénéficie d'un cursus scolaire gratuit, et ça, c'est vraiment une chance!La femme enceinte peut jouir d'un congé maternité, un des plus long d'Europe, qui permet à la France de faire bcp d'enfants (ceux qui payeront vos retraites, messieurs). Et surtout, pour l'avoir vécu, le malade bénéficie d'un accès aux soins gratuit!! Si j'avais vécu aux USA ou au UK en 2004, je serais encore à ce jour en train de payer pour le traitement que j'ai reçu suite à une maladie chronique qui m'est tombée dessus, comme ça, par hasard.... et qui peut revenir à tout instant..... en France, on m'a soignée, j'ai été hospitalisée dans un hôpital public qui m'a même nourrie, et même si je tremble que la maladie revienne, je ne crains pas pour l'avenir financier de mes proches, juste parce que je suis malade....je ne parle pas du service public de transport, parce qu'en ce moment, ce serait maladroit, mais il reste quand même un des plus performants du monde (surtout si on compare au réseau anglais démantelé par Thatcher), à l'accès gratuit à la Justice pour faire valoir ses droits, .... et j'en passe...oui, nous payons des impôts mais en échange nous bénéficions de services...pour moi, ça ne s'appelle pas du racket!

[Ayrton]

La France championne de la solidarité parait-il ... Mouais, à force de se faire  racketer il est plus trop solidaire le français. Une stat :  quand un français moyen donne un euro à une association caritative, un américain moyen donne ... 42 dollars !Alors la sacro sainte solidarité française, c'est surtout parce qu'elle est forcée qu'elle marche ...

[Et']

Ouais, moi aussi j'entre dans le débat !Une première chose qui m'a frappée, au sujet des 35 heures. Les entreprises se sont enrichies, certes, mais je pense qu'elles se seraient enrichies aussi sans, il faudrait en fait comparer l'enrichissement relatif des entreprises françaises par rapport au monde. Et là, les choses clochent : la France était la 7e puissance économique ; depuis les 35 heures elle est descendue à la 17e place je crois, alors le coup de la productivité, ça va pas marcher indéfiniment...Pour la remarque qu'Ayrton m'a adressé plus haut à propos de la fatalité sociale, je serais plus modéré, certes, le cas qu'il a évoqué semble est indéniable (pourquoi fournir un minimum de travail alors que sans rien faire ça rapporte plus ?), mais ceci dit on voit des ouvriers trimer pour leurs enfants (je me réfère à mon stage ouvrier, des ouvriers ont leurs enfant en cursus béton, bac +5 en commerce international par ex.).En ce qui concerne le problème de départ, à savoir les grèves, je ne suis pas contre les protestations des syndicats contre la réforme des régimes spéciaux, mais ce qui cloche, c'est l'abus du droit de grève. Faire la grève pour un oui ou pour un non, ça diminue considérablement la crédibilité, c'est comme Pierre et le loup (et oui je suis encore jeune ^^). C'est très facile de critiquer, il n'y a qu'à regarder la réforme des universités : la majorité des étudiants semble être contente, mais une minorité tente de bloquer les universités, c'est inadmissible, et là encore ça porte atteinte à la crédibilité, des facs cette fois-ci.Sinon, pour la hausse des salaires, ces points ont été largement discuté pendant la campagne, et on n'a pas encore avancé en éco pour que je puisse avoir une réponse qui se tient ^^.Vous avez évoqué la culture et tout ça. Je pense que c'est un des gros problème de la France : certes, on peut dire qu'il y a une mentalité de solidarité, mais à mon avis trop de gens attendent cette solidarité. Un exemple, celui de la cigarette. L'Etat a interdit la cigarette dans les lieux publics (enfin !), les marchands de tabac se sont plaints et ont finalement reçu des indemnités du gouvernement ! C'est tout simplement scandaleux, chaque fois que les gens sont mécontents ils demandent que l'Etat paye les pots cassés. La sécurité sociale est une très bonne chose, mais il faudrait réaliser que c'est déjà énorme, que ce n'est pas la peine de toujours demander plus, ça conduit à l'immobilisme (si ça existe).Je ne suis pas particulièrement pessimiste au sujet de l'évolution du pas, la France ne s'effondrera pas, mais restera-t-elle compétitive ? Sur ce point, j'ai un gros doute, mais il est tard et il faut que j'aille manger (dsl pour cette fin bidon...)

[Claire]

là où je vois la démagogie et le populisme, c'est de simplifier des situations complexes afin de stigmatiser des privilèges qui n'en sont pas vraiment.combien de salariés du privé partent en pré-retraite entre 52 et 57 ans? l'âge effectif de départ à la retraite dans le privé est de 57 ans contre 58 ans et 9 mois dans le public!de la même façon, on tient effectivement compte des 6 derniers mois de salaires dans le public, contre les 25 dernières années dans le privé. Mais dans le public on ne prend pas en compte les prime, les heures supplémentaires ou complémentaires, et les avantages en nature, contrairement au privé. Par ailleurs, les salaires du public sont plus faibles que dans le privé. A titre d'exemple, un prof certifié qui a fait un bac + 5 est payé après 10 ans de carrière 1740 euros net par mois, 2454 euros après 30 ans de carrière... c'est bcp moins qu'un cadre dans le privé il me semble.Bref, ne vous méprenez pas, je suis POUR la réforme des régimes spéciaux, pour des raisons d'équité et de justice sociale.Mais je suis juste étonnée de voir autant de levée d'armes contre des privilèges qui, une fois supprimés, ne règleront rien de rien.Et en revanche, de ne voir aucune émotion autour des privilèges de l'Etat, des régimes spéciaux des parlementaires qui eux, sont soigneusement écartés de la réforme, du paquet fiscal de 15 milliards d'euros qui arrosent les privilégiés alors que la pauvreté s'aggrave en France.... voilà juste ce qui m'émeut... j'ai peur d'un nivellement par le bas, et je ne vois pas le progrès, dans une France de plus en plus riche...Et juste pour finir, les 35 heures ne sont pas un échec! bien au contraire, la France, enfin ses entreprises, se sont enrichies, année après année, depuis leur mise en place. La productivité de la France est la meilleure au monde, en taux horaire. Mais ce qui est étonnant c'est de voir la dégradation du partage de la valeur ajoutée, entre capital et travail. Les salaires sont trop bas en Europe, c'est ce qui explique aussi cette croissance en panne dans les pays européens et en France (sans parler d'un gros manque d'investissement dans la recherche et l'innovation, mis à part l'Allemagne). D'ailleurs la SNCF Allemande (Deutsche Bahn) est en grève depuis hier, une grève dure, pour obtenir des hausses de salaires! Hors les salaires, ce sont les entreprises qui les versent!Quand on voit que chez Total, entreprise que je connais bien, et qui réalisent 12 milliards de profit en 2006 et à peu près la même chose cette année, l'augmentation générale des 3 dernières années est de 6% (sur 3 ans) pour les salariés et de 33% pour les cadres dirigeants, on peut penser qu'il y a un malaise et une difficulté pour les entreprises à rémunérer le travail et les gains de productivité!